La boîte à Dys-fférences

Dans un précédent article, nous avons parlé des profils HP dits « twice exceptional », qui présentent, en plus de leur douance, d’autres formes d’atypismes souvent dénommés « troubles associés »

Dans le présent article, nous allons nous pencher plus particulièrement sur la grande famille des troubles DYS

Les troubles dys, ce sont des troubles cognitifs spécifiques, isolés du fonctionnement intellectuel de l’individu, ce qui souligne ici sa compatibilité avec le haut potentiel. 

Les troubles dys touchent plusieurs domaines du quotidien de l’individu, surtout au niveau de ses capacités et de la qualité de ses apprentissages, impactant les aptitudes à :

lire 

écrire 

orthographier 

s’exprimer 

se concentrer

C’est pour ces raisons que l’on qualifie certains d’entre eux également de « troubles des apprentissages ».

15 à 20% des enfants sont confrontés à des difficultés d’apprentissages et scolaires, qui sont cependant à bien distinguer des troubles spécifiques des apprentissages, qui concernent seulement 5 à 7% des enfants d’âge scolaire selon l’INSERM, et 6 à 8% de la population de l’hexagone selon la fédération française des Dys. Ils ne sont pas forcément associés à un haut potentiel et peuvent ainsi se manifester de manière isolée. 

Étymologiquement, le préfixe dys signifie « difficulté ». Ces troubles spécifiques, innés sauf dans les cas extrêmes tels qu’accidents ou opérations chirurgicales dans la région crânienne, sont donc d’abord des obstacles à l’épanouissement total de l’individu, et ici en l’occurence du haut potentiel. Jeanne Siaud Facchin qualifie les troubles dys du manque d’un outil, d’un instrument, qui empêche de fonctionner de manière totalement efficace

Parmi eux, on retrouve : 

-Les Dyspraxies, qui sont des troubles de la conception, de la programmation, de la réalisation des gestes, touchant le développement moteur et/ou des fonctions visuo-spatiales. Il en résulte un enfant qui peut paraître maladroit et présente des problèmes de coordination, aisément détectables par exemple dans la pratique d’activités sportives en milieu scolaire. Comme pour tous les autre troubles, il y a plusieurs types de dyspraxies. La forme la plus fréquente est la constructive visuo-spatiale, néanmoins, on rencontre également les dyspraxies constructives, oro-faciale, de l’habillage, idéomotrice, idéatoire, ou encore non constructive. On peut y associer les troubles dysgraphiques, qui ne sont pas relevés dans le classement du DSM 5. Les dysgraphies touchent l’acquisition de l’exécution du geste graphique, impactant l’ensemble de la performance de l’élève par exemple, dont l’attention sera accaparée par l’écriture, demandant ainsi un effort cognitif plus important. 

-Les Dyslexies, qui affectent les capacités d’acquisition et d’automatisation de la lecture. Elles peuvent être soit phonologique (dysphonétique), de surface (dysédéitique, lexicale), mixte, ou encore visuo-attentionelle. 

-Les Dysorthographies, qui, tout comme les dyslexies, sont des troubles d’acquisition du langage écrit, et ici plus particulièrement de l’orthographe. Elles présentent les mêmes subdivisions que les dyslexies. Elles sont souvent associées les unes au l’autre au sein d’un même profil. 

-Les Dyscalculies, qui affectent l’acquisition des compétences numériques et des habiletés mathématiques dans la durée, avec des difficultés à dénombrer, mémoriser et apprendre les tables d’addition et de multiplication, poser des opérations, assimiler le lien entre symbole et donnée mathématique, etc. Résistant à toute tentative pédagogique et à toute motivation du côté de l’élève, les dyscalculie sont d’importants facteurs de difficultés scolaires, mais aussi et surtout de perte d’estime de soi. 

-Les Dysphasies affectent le développement et l’automatisation du langage oral, dans les domaines phonologique, lexical, syntaxique, ou encore les capacités de décodage du langage reçu. Elles peuvent être soit expressives dans la majorité des cas, soit réceptives, ou encore mixtes dans quelques rares cas. 

Provoquant des difficultés de compréhension, de mémorisation, et d’élocution verbales, la rééducation joue un très grand rôle dans le chemin des dysphasiques. 

-Les Dysgnosies, qui altèrent la reconnaissance des informations acheminées au cerveau par l’intermédiaire des organes des sens. Il peut s’agir par exemple de la défaillance de reconnaissance d’objets, de personnes, si le trouble se situe au niveau du système de la vue. 

NB : la classification internationale officielle y ajoute également un autre trouble mais dépourvu du préfixe DYS, le TDA/H, qui sont les troubles de l’attention et de l’hyperactivité

Les troubles spécifiques des apprentissages comprennent donc selon le DSM 5 :  

-le trouble spécifique des apprentissages avec déficit en lecture (dyslexie)

-le trouble spécifique des apprentissages avec déficit de l’expression écrite (dysorthographie)

-le trouble spécifique des apprentissages avec déficit du calcul (dyscalculie)

Ces troubles sont associés au :

-trouble du langage oral (dysphasie)

-trouble développemental de la coordination (dyspraxie), incluant certaine forme de dysgraphie (trouble de l’écriture)

-déficits de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH ou TDA), qui lui-même peut être associé à des troubles psychologiques et comportementaux tels que le trouble oppositionnel 

Les troubles DYS se combinent donc entre eux, dans près de 42% des cas selon l’Inserm. Dans 50% des cas par exemple, une dysphasie sera accompagnée d’une dyslexie. Les troubles DYS présentent globalement une forte comorbidité, avec le risque de déclenchement de troubles mentaux et psychologiques, comme les angoisses de performance. 

Cependant, DYS ne rime pas avec condamnation. Il existe des méthodes d’accompagnement et de rééducation des troubles dys, auprès des praticiens qui effectuent en général le diagnostic en fonction de la nature des troubles : pour le langage, la lecture, tout comme la cognition mathématique, le suivi commencera par un bilan en cabinet d’orthophonie. Un psychomotricien ou un ergothérapeute saura jouer un rôle important auprès de ceux présentant des anomalies de la coordination motrice, ou des capacités visuo-perceptives et visuo-motrices. Pour effectuer des bilans complémentaires visant plus particulièrement les domaines du cognitif, de l’attentionnel, comme des fonctions exécutives, il est conseillé de se tourner vers un psychologue spécialisé en neuropsychologie, pour évaluer et stimuler les facultés d’adaptation de l’individu DYS aux situations ordinaires comme extraordinaires rencontrées dans son quotidien. 

N’hésitez pas à nous contacter si vous êtes en quête d’informations supplémentaires ! 

Sources : ANPEIP, INSERM, FFDYS

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