Le QI (= Quotient intellectuel), expression de l’intelligence, évalue l’efficacité du fonctionnement intellectuel d’un individu par rapport à la moyenne de son âge et de sa catégorie, et indique donc une position dans un groupe d’âge identique. Il ne se présente pas sous la forme d’une moyenne mais d’un score global compensé entre les différents indices calculés par l’intermédiaire de tests de QI. Il s’exprime sur une échelle de 155.
On appelle “précoces” les individus qui ont un QI supérieur à 130. On estime que le QI moyen se situe dans la fourchette allant de 90 à 110.
Quels tests sont utilisés ?
Les tests de Wechsler. Il y en a trois versions : une pour la période pré-scolaire, une pour les enfants de 6 à 17 ans, et une pour les adultes et adolescents à partir de 16 ans. Il est sur ce point important de préciser que les tests réalisés avant 6 ans nécessitent une confirmation ultérieure. En effet, les résultats peuvent y être biaisés par une sur-ou sous-stimulation intellectuelle des enfants en période pré-scolaire. (apprentissage avancé de la lecture, de l’écriture, etc…)
Que permettent d’évaluer les tests de Wechsler ?
Les tests de Wechsler se basent sur quatre indices :
- L’indice de compréhension verbale (ICV) ;
- L’indice de raisonnement perceptif (IRP) : perception visuelle et intelligence fluide ;
- L’indice de vitesse de traitement (IVT) : rapidité cognitive ;
- L’indice de mémoire de travail (IMT) : mémoire à court terme.
Plus les indices sont homogènes, plus le calcul du QI est valide. Une trop grand hétérogénéité des indices peut par exemple témoigner d’un trouble (troubles dys- notamment), qui rend difficile le calcul d’un coefficient global.
Comment ?
Par l’évaluation de deux grands domaines : les aptitudes verbales (culture générale, mathématiques, mémoire à court terme…), et les aptitudes non verbales (complétion de forme, reconnaissance d’image, pensée analytique…).
Les précoces et le QI hétérogène
La précocité n’exclue par des capacités inégales dans les différents domaines évalués, ce qui donne lieu à un QI hétérogène. On peut ainsi rencontrer des enfants HP, qui possèdent un QI autour de 100 dans le domaine logico-mathématique, et atteignant les 150 dans le domaine verbal par exemple. Ce déséquilibre de certains QIs provoque une forme de “bancalité”, comme une chaise dont un pied serait excessivement long et les trois autres de taille normale, ce qui peut causer une forme de mal-être pour l’individu précoce qui a l’impression d’être “en retard” dans les domaines où il a un QI qui n’est “que” équivalent à la moyenne de sa classe d’âge.
Ces déséquilibres sont souvent révélateurs de certains troubles/spécificités observables chez les précoces :
- L’indice de vitesse de traitement est souvent plus faible chez les précoces, soit parce qu’ils écrivent plus lentement, soit parce qu’ils sont davantage stimulés par les épreuves qui font appel à la réflexion.
- L’indice mémoire de travail peut-être diminué par l’anxiété ou la dyslexie.
- Si le raisonnement perceptif est faible, c’est qu’il peut y avoir une forme de dyspraxie ou de dyslexie.
- Si l’indice de compréhension verbale est faible, c’est qu’il peut y avoir un retard de langage dans le cas de troubles auditifs ou de bilinguisme.
Références :
Wahl, Gabriel. Les enfants intellectuellement précoces. Presses Universitaires de France, 2017
Math, François. Neurosciences cliniques. De la perception aux troubles du comportement, avec la collaboration de Kahn Jean-Pierre, avec la collaboration de Vignal Jean-Pierre. De Boeck Supérieur, 2008