Les deux principaux types de cerveaux HP (haut potentiel)

On distingue deux structures de cerveaux différentes chez les personnes à haut potentiel : le cerveau complexe et le cerveau laminaire.

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Le cerveau complexe

Il présente une activité moindre au niveau du cortex pré-frontal à l’IRM fonctionnel de repos (qui mesure la connectivité fonctionnelle du cerveau en repos) : l’individu possédant un cerveau dit complexe sera donc davantage créatif, visionnaire, dans les émotions et le subjectif, puisque le cerveau limbique, empire des émotions, sera plus stimulé que le cortex préfrontal, zone du raisonnement et du rationnel. On remarque ainsi qu’au repos, les régions du temporal et du pariétal sont davantage stimulées. Etant chargées des sensations et de la pensée automatique, elles renforcent là aussi la sensibilité émotionnelle et la perception aiguisée des individus précoces possédant un cerveau complexe. L’hémisphère gauche, responsable du langage, présente une plus forte connectivité chez les HP complexes que l’hémisphère droit, induisant notamment une capacité de mémorisation linguistique accrue.

Le HP complexe a des capacités plutôt hétérogènes (cf l’article sur les tests de QI et le QI hétérogène), ce qui le rend plus aisément sujet à des troubles de l’apprentissage (manque de maîtrise de son attention, donc notamment troubles de l’attention et de l’hyperactivité, dits TDAH) et des relations sociales (contrôle imparfait de son impulsivité), ainsi qu’à la dyslexie, la dyspraxie… Dans les cas de HP avec cerveau complexe, précocité intellectuelle ne va pas forcément de pair avec réussite scolaire. De manière assez surprenante, on peut en effet constater que la moitié des enfants précoces sont dits “mauvais élèves” en fin de collège.

En bref : le cerveau complexe est davantage stimulé dans la région du lobe pariétal, responsable de l’analyse sensorielle. Un précoce possédant un cerveau complexe sera plus sujet à une hypersensibilité et une hyperémotivité. Il correspond à un profil créatif, très indépendant et qui appréhende le monde de façon très subjective. 

Le cerveau laminaire 

Le cerveau laminaire sera davantage stimulé au niveau du cortex pré-frontal. Au repos, on remarque que c’est le cortex orbito-frontal, gérant les émotions, qui baisse en activité ; le laminaire est moins autonome, ne saura pas vraiment se motiver s’il ne reçoit pas des impulsions de l’extérieur. Dans un cerveau laminaire, c’est l’hémisphère droit, contrôlant les capacités visuo-spatiales, qui présente la connectivité la plus importante : son activité, plus intense que chez le cerveau complexe, permet de formuler une analyse et de susciter une appréhension du monde objective.

Le cerveau laminaire présente des capacités homogènes (et donc un QI homogène). En apparence plus solide et plus adaptable, il est cependant davantage sujet au surmenage, à l’anxiété de performance et aux addictions à partir de la fin de l’adolescence (alcool ou drogue pour inconsciemment suppléer au manque de sensations émotionnelles, dû à la surstimulation du lobe pré-frontal).

En bref : le cerveau laminaire présente une activité plus intense dans le cortex pré-frontal, qui est celui du raisonnement, et du jugement. Le laminaire aura une approche de la réalité axée sur le rationnel, avec un esprit cartésien qui ne se laisse pas dérouter par les émotions. 

 

Pour grossir le trait et en guise de conclusion, on peut ainsi dire que le Complexe est le profil de l’artiste et le Laminaire celui de l’ingénieur. 

 

Références

Gibello B. (2003) Problèmes soulevés par le surdon intellectuel de l’enfant. Le journal des professionnels de l’enfance, 25, 37–40.

Revol O, Bléandonu G. (2010) Précocité, talents et troubles d’apprentissage. Dans : Approche neuropsychologique des troubles d’apprentissage, Masson.

Robert G., Kermarrec S., Guignard J.-H., Tordjman S. (2010) Signes d’appel et troubles associés chez les enfants à haut potentiel, Archives de Pédiatrie, 17, 1363-1367

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