L, 26 ans, étudiante

Quand j’ai découvert que j’étais HP, cela m’a sauvée, cela a été une seconde naissance. Ca a été très violent, car à l’époque j’étais suivie pour une dépression chronique, et j’avais eu tout un tas de diagnostics comme schizophrénie. Tous ces diagnostics faisaient que je ne savais plus qui j’étais, même quand je parlais je n’arrivais plus à savoir si ce que je disais était vrai ou faux. Les psychiatres n’étaient pas tous d’accord entre eux, j’en ai vu pas mal et certains s’énervaient aussi sur moi, c’est ensuite que j’ai compris pourquoi. Je suis tombée un peu par hasard sur une conférence sur Youtube d’une psychologue sur le haut potentiel. Au début je ne le regardais pas du tout comme pouvant me concerner, je le regardais juste parce que j’aimais les documentaires, c’est petit à petit que j’ai compris. J’étais extrêmement en colère contre la psychologue qui me suivait à l’époque, je voulais qu’elle reconnaisse qu’elle aurait dû savoir, j’avais perdu tant de temps. Finalement, j’ai changé de ville et de vie, je ne suis plus jamais retournée dans cette ancienne ville depuis, j’ai coupé beaucoup de liens mais c’était vraiment une seconde naissance. Cela m’a aussi permis de prendre des décisions dans la sphère relationnelle, comme de couper des liens toxiques, je ne l’avais pas fait auparavant car je n’avais pas tous les éléments pour me décider. Aujourd’hui, cela fait 3 ans que je sais que je suis HP, et je dirais que tous les problèmes n’ont pas été résolus, loin de là, mais je n’ai plus cette envie de mourir que j’avais avant. J’aimerais bien rencontrer d’autres neuroatypiques, mais je ne suis pas officiellement testée, donc je n’appartiens pas à MENSA, ce qui limite les possibilités de rencontres. La raison pour laquelle je ne veux pas être testée est que ce que j’ai appris de ma découverte, c’est qu’il faut s’accepter comme on est. Et pour moi, faire la démarche d’être testée serait déjà comme une mise en cause, une non acceptation. Au final, que j’aie ou non un QI de 130, cela ne changera rien à ce que cette découverte m’a appris : il faut s’accepter comme on est. Aujourd’hui, je ressens une sorte d’urgence à vivre, pour rattraper le temps perdu, mais il y a aussi des choses qui me freinent dans mes projets et qui m’angoissent, m’empêchant de profiter pleinement de la vie, comme mon hypersensibilité auditive. En même temps je me sens triste car je n’arrive pas à nouer des liens comme je le souhaiterais, même si j’essaie. J’aimerais rencontrer l’amour de ma vie et que l’on ne se quitte jamais, car j’ai compris que la vie ce n’est rien d’autre que le bonheur, c’est la consolation dérisoire de mourir un jour, je me demande si j’aurais cette chance là.

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